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samedi 1 mars 2014

Penser l'avenir différemment






En France, selon l’excellent post de Vincent Huguet (CEO et co-fondateur de Hopwork - http://blog.hopwork.com/post/74975740292/le-freelance-est-lavenir-de-lhomme), nous allons vivre la fin du CDI pour aller vers le travail free-lance. Nous n’allons plus devoir penser au travail de la même manière et j’en suis satisfaite. Le CDI est une longue chaîne que l’on s’attache à la cheville et qui devient un système dévaluant sur le long terme.

Qu’est-ce qui a fait qu’en France les petits boulots que l’on exerçait en indépendant et qui permettaient de vivre, ont disparu ? Mes grands-parents croisaient couramment dans la rue le vitrier, le rémouleur, la marchande de quatre saisons, on allait aussi chez certains commerçants dont l’activité maintenant n’existe pratiquement plus, les droguistes par exemple. Dans les entreprises, il y avait des employés de bureau, des sténographes, des dactylographes et bien d’autres petits métiers … Tous ces professionnels avaient un emploi qui leur permettait de faire vivre leur famille, d’être reconnu pour leur savoir-faire et d’avoir de l’ambition.

Je vais vous parler de petits business comme on n’en connaît pas ou plus en France, mais qui pourraient refaire surface revus à la mode 2020. Au départ de ce post, la création en France d’une entreprise écologique de transport de personnes et de marchandises, en vélos taxis carrossés de carton et en triporteurs, m’a fait penser à toutes ces inventions dont j’ai été témoin en Thaïlande pays du sourire, où j’ai eu l’impression qu’il était possible de tout faire tellement les gens sont inventifs, très souvent par obligation. Heureusement, ils ont encore la liberté d’exercer toutes sortes de petits métiers.

Ce pays qui malheureusement, vit à l’ère du plastique que les thaïlandais ont découvert sous toutes ses formes et dont ils abusent bien trop, se lève très tôt le matin. La marchande de fruits et légumes arrive sur le grand boulevard à bord de son scooter amélioré d’un side-car aménagé pour l’étalage de ses produits et prend sa place, toujours la même, sans besoin qu’il y ait un placier, sans payer place ni impôt. Chacun a une place qui ne lui a pas été attribuée officiellement, mais personne ne prendra la place de l’autre. La bouchère arrive et se positionne juste derrière le premier scooter, vient ensuite le marchand de bricoles avec son fatras d’objets en plastique, de petits jouets, et autres cochonneries, puis arrive le marchand de plats prêts à être consommés dans la rue et vendus dans des sacs en plastique qui remplacent les feuilles de bananier d’antan …, la marchande de pizzas avec son bébé ficelé sur elle et suçotant son sein ouvre son side-car, elle fait chauffer son mini four et c’est parti. Il y a aussi la marchande de jus de fruits frais, celle qui vend des glaces maison ou bien celle qui vend des tronçons de bambous évidés remplis de riz cuit et dont le petit garçon a appris à marcher en se tenant et en faisant le tour du side-car. Tous ces petits marchands s’évaporent un peu avant midi, ils ont fini leur journée, ils ont de quoi nourrir la famille.

D’autres marchands longent le boulevard et sont installés à même le trottoir sur des étalages qui restent en place uniquement recouverts pour la nuit. Il y a aussi le réparateur de motos, vélos, scooters qui fait la vidange de votre engin immédiatement, pas besoin de prendre rendez-vous, il laisse ce qu’il est en train de faire et se met au travail pour vous devant vous, il révise le tout et vous demande l’équivalent de 2 euros cinquante huile comprise. Le fabricant de side-car auquel on peut à peu près tout demander en la matière. Il créer le side-car de vos rêves, exactement comme vous le souhaitez à un prix dérisoire. Outre les side-cars pour les professionnels qui sont parfois fort étonnants, on peut voir un side-car avec des fauteuils de salon pour que toutes la petite famille puisse aller en balade, un side-cars avec des bancs de chaque côté pour transporter des touristes ... Le soir au marché de nuit, ce sont d’autres petits marchands venus vendre leur production et qui repartent chez eux bien après la nuit tombée toujours en side-cars.

Dans le sud du Vietnam, pour la tonte d’une pelouse dans un hôtel, on fait appel à environ une vingtaine d’employés. En effet, pour ce qui pourrait être fait chez nous en une heure de temps avec une machine et un salarié, ces vingt employés travaillent pendant quatre heures. Ils coupent l’herbe avec des cisailles à gazon, chacun ayant une parcelle qui lui est dévolue, ensuite passent ceux qui balayent la pelouse pour enlever l’herbe coupée. Ensuite, les femmes ramassent l’herbe et l’emportent.

Je vous parle de ces pays lointains qui m’ont donné l’impression que tout le monde peut y gagner sa vie, même chichement, et nourrir sa famille. Ce qui m’a été rapporté par une petite vendeuse thaï de poisson, c’est qu’ils ne conçoivent pas leur vie comme nous pensons la nôtre. Ils travaillent chaque jour pour nourrir leurs enfants et les envoyer à l’école. Ils n’ont pas de système de santé, de retraite, ils n’ont pas d’assurance pour garantir leur habitation ou leur véhicule, ils vivent au jour le jour, sans trop penser à l’avenir et estiment dans leur grande majorité, être heureux ainsi.

Nous, notre bonheur passe par la possession et nous voulons avoir une famille pour certains, avoir une jolie maison que nous devrons rembourser toute notre vie en priant que l’emploi nous le permette, avoir une grosse voiture bien souvent à crédit, avoir suffisamment de moyens pour que nos enfants entreprennent les études de leur choix, et en même temps, nous aimerions nous enrichir, voyager et profiter de la vie. Dans nos prévisions, nous intégrons aussi le fait d’avoir une excellente retraite pour continuer à faire ce à quoi nous sommes habitués. Pour tout cela, une vie ne suffira plus !

Aujourd’hui, de nouveaux métiers se créent, nous sommes plus entreprenants, par obligation, par choix, par goût, nous pensons différemment, nous tentons de nous adapter, de nous restructurer.

Faudrait-il enfin, permettre aux travailleurs qui ne sont pas avares d’inventivité, de travailler sans entrave, de créer et d’imaginer pour subvenir à leurs rêves ?

Ou bien, devrions-nous envisager de penser notre vie sur de nouvelles bases ?


http://www.tanlib.fr


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