En France, selon l’excellent post de Vincent Huguet (CEO et co-fondateur de Hopwork - http://blog.hopwork.com/post/74975740292/le-freelance-est-lavenir-de-lhomme), nous allons vivre la fin du CDI pour aller vers le travail free-lance.
Nous n’allons plus devoir penser au travail de la même manière et j’en suis
satisfaite. Le CDI est une longue chaîne que l’on s’attache à la cheville et
qui devient un système dévaluant sur le long terme.
Qu’est-ce qui a fait qu’en France
les petits boulots que l’on exerçait en indépendant et qui permettaient de
vivre, ont disparu ? Mes grands-parents croisaient couramment dans la rue
le vitrier, le rémouleur, la marchande de quatre saisons, on allait aussi chez
certains commerçants dont l’activité maintenant n’existe pratiquement plus, les
droguistes par exemple. Dans les entreprises, il y avait des employés de
bureau, des sténographes, des dactylographes et bien d’autres petits métiers …
Tous ces professionnels avaient un emploi qui leur permettait de faire vivre
leur famille, d’être reconnu pour leur savoir-faire et d’avoir de l’ambition.
Je vais vous parler de petits business
comme on n’en connaît pas ou plus en France, mais qui pourraient refaire
surface revus à la mode 2020. Au départ de ce post, la création en France d’une
entreprise écologique de transport de personnes et de marchandises, en vélos
taxis carrossés de carton et en triporteurs, m’a fait penser à toutes ces inventions
dont j’ai été témoin en Thaïlande pays du sourire, où j’ai eu l’impression
qu’il était possible de tout faire tellement les gens sont inventifs, très
souvent par obligation. Heureusement, ils ont encore la liberté d’exercer toutes
sortes de petits métiers.
Ce pays qui malheureusement, vit à l’ère
du plastique que les thaïlandais ont découvert sous toutes ses formes et dont ils
abusent bien trop, se lève très tôt le matin. La marchande de fruits et légumes
arrive sur le grand boulevard à bord de son scooter amélioré d’un side-car
aménagé pour l’étalage de ses produits et prend sa place, toujours la même,
sans besoin qu’il y ait un placier, sans payer place ni impôt. Chacun a une
place qui ne lui a pas été attribuée officiellement, mais personne ne prendra
la place de l’autre. La bouchère arrive et se positionne juste derrière le
premier scooter, vient ensuite le marchand de bricoles avec son fatras d’objets
en plastique, de petits jouets, et autres cochonneries, puis arrive le marchand
de plats prêts à être consommés dans la rue et vendus dans des sacs en plastique qui remplacent les
feuilles de bananier d’antan …, la marchande de pizzas avec son bébé ficelé sur
elle et suçotant son sein ouvre son side-car, elle fait chauffer son mini
four et c’est parti. Il y a aussi la marchande de jus de fruits frais, celle
qui vend des glaces maison ou bien celle qui vend des tronçons de bambous
évidés remplis de riz cuit et dont le petit garçon a appris à marcher en se
tenant et en faisant le tour du side-car. Tous ces petits marchands s’évaporent
un peu avant midi, ils ont fini leur journée, ils ont de quoi nourrir la
famille.
D’autres marchands longent le
boulevard et sont installés à même le trottoir sur des étalages qui restent en
place uniquement recouverts pour la nuit. Il y a aussi le réparateur de motos,
vélos, scooters qui fait la vidange de votre engin immédiatement, pas besoin de
prendre rendez-vous, il laisse ce qu’il est en train de faire et se met au
travail pour vous devant vous, il révise le tout et vous demande l’équivalent de 2 euros
cinquante huile comprise. Le fabricant de side-car auquel on peut à peu près tout
demander en la matière. Il créer le side-car de vos rêves, exactement comme
vous le souhaitez à un prix dérisoire. Outre les side-cars pour les
professionnels qui sont parfois fort étonnants, on peut voir un side-car avec
des fauteuils de salon pour que toutes la petite famille puisse aller en
balade, un side-cars avec des bancs de chaque côté pour transporter des
touristes ... Le soir au marché de nuit, ce sont d’autres petits marchands venus
vendre leur production et qui repartent chez eux bien après la nuit tombée toujours en side-cars.
Dans le sud du Vietnam, pour la
tonte d’une pelouse dans un hôtel, on fait appel à environ une vingtaine
d’employés. En effet, pour ce qui pourrait être fait chez nous en une heure de
temps avec une machine et un salarié, ces vingt employés travaillent pendant
quatre heures. Ils coupent l’herbe avec des cisailles à gazon, chacun ayant une
parcelle qui lui est dévolue, ensuite passent ceux qui balayent la pelouse pour enlever l’herbe coupée. Ensuite, les femmes ramassent l’herbe
et l’emportent.
Je vous parle de ces pays lointains qui
m’ont donné l’impression que tout le monde peut y gagner sa vie, même
chichement, et nourrir sa famille. Ce qui m’a été rapporté par une petite
vendeuse thaï de poisson, c’est qu’ils ne conçoivent pas leur vie comme nous
pensons la nôtre. Ils travaillent chaque jour pour nourrir leurs enfants et les
envoyer à l’école. Ils n’ont pas de système de santé, de retraite, ils n’ont
pas d’assurance pour garantir leur habitation ou leur véhicule, ils vivent au
jour le jour, sans trop penser à l’avenir et estiment dans leur grande
majorité, être heureux ainsi.
Nous, notre bonheur passe par la
possession et nous voulons avoir une famille pour certains, avoir une jolie
maison que nous devrons rembourser toute notre vie en priant que l’emploi nous
le permette, avoir une grosse voiture bien souvent à crédit, avoir suffisamment
de moyens pour que nos enfants entreprennent les études de leur choix, et en
même temps, nous aimerions nous enrichir, voyager et profiter de la vie. Dans
nos prévisions, nous intégrons aussi le fait d’avoir une excellente retraite pour
continuer à faire ce à quoi nous sommes habitués. Pour tout cela, une vie ne
suffira plus !
Aujourd’hui, de nouveaux métiers se
créent, nous sommes plus entreprenants, par obligation, par choix, par goût,
nous pensons différemment, nous tentons de nous adapter, de nous restructurer.
Faudrait-il enfin, permettre aux travailleurs
qui ne sont pas avares d’inventivité, de travailler sans entrave, de créer et d’imaginer
pour subvenir à leurs rêves ?
Ou bien, devrions-nous envisager de
penser notre vie sur de nouvelles bases ?
http://www.tanlib.fr
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